La Gioconda, pour la première fois à Paris


Photo La Gioconda © Antoni Bofill
Mai 2013: La Gionconda entre au répertoire de l’Opéra de Paris près de 140 ans après sa création à la Scala de Milan. Cet opéra d’Almicare Ponchielli sera son chef d’œuvre et son unique ouvrage  à connaître l’immortalité sur les scènes d’opéra jusqu'à nos jours.

Le rôle titre exige une voix capable d’aller dans les extrêmes et seules les plus grandes comme Callas, Caballé ou Tebaldi s’y sont illustrées. Ce soir, l’investissement et l’endurance de Violeta Urmana sont assez remarquables. Elle allie sa puissance à sa grande ampleur vocale, allant du grave assuré d’une mezzo aux aigus puissants d’une soprano. Son interprétation du redoutable aria «Suicidio!» est particulièrement impressionnante. Quand on pense que c’était l’air qu’avait choisi la débutante Maria Callas pour sa première audition aux arènes de Vérone ! 

A côté, la prestation vocale du ténor paraît presque plus tranquille. Le bondissant Marcelo Alvarez incarne Enzo avec conviction et puissance, notamment dans le difficile et célèbre aria « Cielo e mar ».  

Maria José Montiel 
© Opéra National de Paris/Andrea Messana
Mon coup de cœur de la soirée est pour la jeune mezzo soprano espagnole María José Montiel dans le bouleversant rôle de la mère aveugle. Son interprétation poignante et la beauté de sa ligne de chant déclenchent une authentique émotion en quelques secondes. Elle a le talent des grandes voix qui se reconnaissent immédiatement.

L’argument de l’opéra est inspiré d’un drame de Victor Hugo se déroulant en Italie. Le metteur en scène Pier Luigi Pizzi fait une reconstitution sobre et esthétique de la Venise du XVIIe siècle: quelques ponts, une gondole qui émerge des canaux brumeux, puis la foule de Vénitiens dans un  beau jeu de couleurs à dominantes noire et rouge. A la fois magnifique et assez incongru dans la trame dramatique, le ballet « Danse des heures » est interprété de façon virtuose par les danseurs de l’Opéra de Paris et recueille un beau succès. Même si on ne ressort pas transporté d’émotion, on passe une très bonne soirée.

Représentation du 13 mai 2013 avec Violeta Urmana (La Gioconda), Luciana D’Intino (Laura Adorno)
Orlin Anastassov (Alvise Badoero), María José Montiel (La Cieca), Marcelo Alvarez (Enzo Grimaldo)
Claudio Sgura (Barnaba), Direction Musicale de Daniel Oren, Mise en scène, décors et costumes de Pier Luigi Pizzi 
Le Maestro Jonas Kaufmann chantant "Cielo e mar"
extrait de La Gioconda 
  
Maria Callas - "Suicidio!" avec l'orchestre de la Scala de Milan en 1960


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