Meilleurs vœux lyriques



Que cette nouvelle année vous apporte de belles émotions lyriques. L’opéra et ses grandes voix provoquent une fascination et une délicieuse addiction. Plus l’émotion est forte et plus nous cherchons à revivre sans cesse cet émerveillement qui nous a ouvert le cœur. Assis dans la pénombre, nous attendons que le rideau se lève sur le rêve de plusieurs mois ou plusieurs années. Nous ne savons pas encore à quel moment nous allons rendre les armes, sur une voix, une mélodie ou une seule note, mais si haute et si sublime ! Il n’y a pas que les aigus de vertigineux, il y a aussi la dimension à laquelle nous avons accès un court instant. "La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots" disait Richard Wagner.

En 2013, les étoiles de mon Espace Lyrique avaient pour noms Kaufmann, Florez, Harteros, Mattei, Pape, DiDonato, Netrebko, Stemme, Peretyatko, Petibon, Damrau, Yoncheva, Fagioli et Kwiecien. Il faut parfois voyager pour les entendre car on les croise trop rarement en France.
En 2014, profitez des doux moments enchanteurs que ces étoiles nous préparent.

Mes plus belles émotions de l'année écoulée

©Ken Howard / Metropolitan Opera
Mars
Parsifal de Wagner au Metropolitan Opera de New York
Hors du temps et de l’espace :
Une distribution purement inconcevable dans nos rêves les plus fous. Jonas Kaufmann est un très grand Parsifal. René Pape incarne un Gurnemanz plein d’humanité et Peter Mattei est un poignant Amfortas. Un Parsifal d'anthologie qui résonnera longtemps dans le cœur des spectateurs

©Bill Cooper / ROH
Avril 
Juan Diego Florez en concert au Théâtre des Champs Elysées
Irrésistible et élégant : Tout ce qu’on adore entendre de ce chanteur hyper doué est là : les nuances,  l’élégance, la pureté du chant, la douceur poétique et les aigus vertigineux. Un délice !

Mai
La Donna del Lago de Rossini au Royal Opera House de Londres
Acrobaties vocales pour un duo de choc : Juan Diego Flórez est inouï du début à la fin et libère sa voix avec une aisance déconcertante. L’aria où le ténor met en valeur tout son éclat vocal pour déclarer son amour à Elena est absolument déchirant. Joyce di Donato est une Elena radieuse au chant magnifique et maîtrisé, avec une grâce et une beauté de vocalises.

©Wilfried Hösl / Bayerische Staatsoper
Juin
Il Trovatore de Verdi au Bayesrische Staatsoper de Munich
Le feu sans artifice : On attendait le premier Manrico de Jonas Kaufmann et le souffle verdien du couple qu’il forme avec Anja Harteros. Comme toujours, l’immédiateté de la séduction du timbre auquel le ténor allemand ajoute l’aigu brillant et le céleste pianissimo résonne comme une évidence. Et Anja Harteros incarne une divine Leonora de grande intensité. Tous deux insufflent ardeur et désespoir à leurs personnages, sans pathos démesuré.

Septembre
Lucia di Lammermoor de Donizetti à l’Opéra de Paris
Yoncheva à l’assaut de Bastille : Pour sa première apparition à l’Opéra de Paris, Sonya Yoncheva a littéralement enflammé le public.


Sonya Yoncheva Facebook
Ses moyens vocaux paraissent inépuisables et cette voix généreuse enveloppe chaque spectateur dans l’espace infini de Bastille. Et comble de bonheur, Michael Fabiano, l’Edgardo bien-aimé de Lucia, était à sa hauteur. On n’avait pas vu un public aussi enchanté et enthousiaste depuis bien longtemps.







Octobre
Fanciulla del West de Puccini au Staatsoper de Vienne
America beauty : Nina Stemme et Jonas Kaufmann illuminent la soirée par leur splendeur vocale. La soprano suédoise est impressionnante par sa puissance et son timbre aux réserves inépuisables. Le ténor allemand compose un personnage passionné et chante tout l’opéra comme un aria avec chaque phrase respirée et une grande intelligence du texte. Alternant lyrisme délicat et éclat orchestral, cette structure musicale moderne dégage une puissance qui réserve de grands moments d’émotion.

Novembre
Orfeo ed Euridice de Gluck à l’Opéra Royal de Versailles
Franco Fagioli met les dieux à ses pieds : La beauté du chant de Franco Fagioli a ému les dieux, les enfers et le public de l’Opéra Royal de Versailles. Aussi à l’aise dans la douce plainte que dans la tension du chagrin, il incarne Orphée avec une grande sensibilité pour se fondre dans le chagrin inconsolable de son personnage.

© Andrea Messana / Opéra National de Paris
Décembre
Les Puritains de Bellini à l’Opéra de Paris
L'amour en cage : L’un des sommets du Bel Canto et le génie mélodique de Bellini. Précédée d’une réputation flatteuse, Maria Agresta incarne l’héroïne romanesque pour sa première apparition à Paris et c’est une jolie révélation. La voix est ample et le timbre est somptueux. Mariusz Kwiecien campe un séduisant Riccardo au timbre viril et corsé empreint de séduction. Michele Pertusi apporte style et élégance à son personnage.

© Jean Philippe Raibaud - Théâtre des Champs Elysées
Dialogues des Carmélites de Poulenc au Théâtre des Champs-Elysées
Touchées par la grâce : Très inspiré par la résonance spirituelle de l’œuvre, Olivier Py signe une mise en scène fascinante de pureté, un dénuement scénique monacal et de sublimes lumières. Patricia Petibon est éblouissante et totalement investie dans son personnage, son chant se transforme avec l’évolution intérieure de Blanche. La voix pure de Sabine Devieilhe enchante par sa douceur.


La Favorite de Donizetti au Théâtre des Champs Elysées
Tremblement de terre avenue Montaigne ! : Rarement ce théâtre n’a tremblé d’une telle ovation à la fin d’un concert.  Cette standing ovation on la doit à Juan Diego Florez, le ténor belcantiste consacré de superlatifs. Sa voix inouïe et sa virtuosité donnent des frissons de plaisir au public qui salue la performance artistique quasi sportive.



La Force du destin de Verdi au Bayerische Staatsoper de Munich
©Wilfried Hösl / Bayerische Staatsoper
L’accord parfait : Le plus brûlant couple lyrique actuel se reforme. Anja Harteros et Jonas Kaufmann incarnent le couple brisé par le destin : Donna Leonora et Don Alvaro. Don Carlo di Vargas, l’autre force obscure du destin est incarnée par Ludovic Tézier. L’harmonie des voix de cette trinité soprano-ténor-baryton est absolument fascinante. Le feu verdien est habité par ces interprètes qui savent redonner un nouvel éclat à la vocalité généreuse de l’ouvrage. L’opéra de Munich a su capter les plus grandes voix actuelles pour nous offrir cette inoubliable Force du destin

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