La Fille de neige de Rimski-Korsakov à Bastille

A fondre de plaisir

27 avril 2017 : La Fille de neige, une petite merveille lyrique qui fait son entrée à l’Opéra de Paris. C’est donc totalement pur comme neige que l’on découvre cet opéra riche de mélodies de la culture populaire russe. On assiste à une fête joyeuse peuplée de personnages de conte qui accompagnent chaque enfant en Russie. 
La musique  de Rimski-Korsakov est pleine d’imagination, d’émotion et de mélancolie. On ressort pieds ailés de ce spectacle où l’âme russe d’essence tendre et généreuse s’unit au culte de la nature.
Une nouvelle production de Dmitri Tcherniakov qui a enchanté les spectateurs de Bastille. Le chant du beau berger Lel fait fondre le cœur des filles, la fille de neige succombe au premier rayon de soleil et le public fond de plaisir sous l’effet de la grâce de la musique et de ses interprètes.
On est sous le charme d’Aida Garifullina qui faits ses débuts à l'Opéra de Paris. Silhouette gracile, teint de porcelaine, sensibilité du jeu, la jeune soprano russe est lumineuse de timbre et de fraîcheur. Une belle découverte à suivre. Comme le contre-ténor Yurly Mynenko et ses aigus veloutés ensorcelants, dans le rôle de Lel, androgyne et pure émanation de la nature. Dans le rôle de la fiancée éconduite Koupava, Martina Serafin est remarquable de présence scénique. Impact d’une voix voluptueuse aux aigus tranchant, elle s’épanouit dan ce rôle qui lui convient à merveille. 

"L'Opéra", côté coulisses

Captivant documentaire sur l'Opéra de Paris

Les passionnés d'art lyrique, comme moi-même, seront enthousiasmés, séduits et émus. Tous ceux qui voient cet art de plus loin devraient sentir poindre une passion naissante. 

Le film s’ouvre dans la plénitude absolue de l’ouverture des Maîtres Chanteurs de Nuremberg dirigé par Philippe Jordan, Directeur musical de l’institution. Il se terminera par le plus beau des chants du jeune artiste Walther, symbole de l’apport des Maîtres qui initient aux règles de l’art. Comme une ellipse pour résumer cette chronique des jours heureux et malheureux des acteurs d’une production lyrique. 

Pendant deux - trop courtes - heures qui filent avec bonheur, le cinéaste sonde les visages et explore les échanges "ordinaires", témoignant de l’intensité du quotidien de tous les protagonistes. Aucun commentaire, le lyrisme de la musique omniprésente et l’authenticité des échanges volés alimentent notre fascination.

Andrea Chénier au Bayerische Staatsoper

Anna Harteros (Madeleine de Coigny), Jonas Kaufmann (Andrea Chénier)
Photos © Wilfried Hösl / BSO
Bouquet final !

7 avril 2017 : Magnifique spectacle consacré par le talent d’artistes d’une classe folle. Un débordement d’enthousiasme a couronné cette dernière représentation d’Andrea Chénier au Bayerische Staatsoper. Interminables rappels, joie exaltée des chanteurs, ferveur des spectateurs reconnaissant le prix de tels trésors.

Jonas Kaufmann, Anja Harteros et Luca Salsi, trois voix exemplaires modelées par la sensibilité qui se coulent dans désir, peur et courage irrigant cet opéra. Magie de cet ouvrage vériste qui leur permet d’offrir une générosité sans limites.